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UTILISATION

UTILISATION

       La domotique est également un enjeu majeur d’un point de vue social car les objets connectés au sein des maisons sont actuellement en train de changer nos modes de vies. D'une part, ils relèvent d’une certaine praticité mais également ils sont de plus en plus accessibles, ce qui permet aujourd’hui à une grande majorité de la population d’équiper leur maison. Entre un nouveau confort de vie, une sécurité renforcée, ou encore une réduction énergétique considérable, il n’est pas étonnant que la domotique séduit de plus en plus les ménages [1]. Nous verrons alors tous les acteurs qui interviennent dans cet enjeu.

Illustration 12 : Utilisateurs au sein d'une maison connectée, réalisée sur Canva

I - Bénéfices

I - En quoi la domotique est-elle bénéfique aux utilisateurs ? 

        Tout d’abord, la domotique est bénéfique pour les personnes âgées ou les personnes en situation de handicap afin de faciliter leur quotidien dans une société où aujourd’hui il y a un manque de place considérable dans les établissements spécialisés. De plus, c’est le souhait de nombreux français de vieillir à leur domicile : 73% des plus de 60 ans sont propriétaires de leur habitat [2]. On peut alors citer des systèmes de monte-escalier ou un système d'alerte automatique des secours en cas de chute ou de malaise relié à une montre connectée ou une caméra de détection de mouvements. Grâce à ces dispositifs il est possible d’aider ces personnes au quotidien en automatisant le plus possible des tâches considérées comme complexes et nécessitant auparavant une aide extérieure. 

        Tout à fait ! Selon certains architectes comme M. Coudriaud – FFDomotique – [3] c'est à l'architecte de proposer la domotique comme un confort, une amélioration dans la construction d'une maison pour les clients. C'est même son rôle de connaître parfaitement les besoins des clients et c'est donc aussi son rôle de rediriger les clients vers des spécialistes de la domotique. Toutefois il y a des risques : il ne s'agit pas de faire de la domotique “bidouillée”. En effet le mécontentement des clients s'abattra directement sur les architectes qui sont les “généralistes” du bâtiment. Ainsi, il est important de faire appel à une domotique bien pensée, avec le moins de contrepartie possible pour que cela convienne au mieux avec le client. Nous sommes alors très dépendants des ménages. Et selon Selectra, il y a une augmentation de la demande puisqu'en 2016, dans un rapport du NAR [4]: 22% des sondés se disaient non intéressés contre 42% d'intéressés.

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        Et c’est encore plus vrai pour les dispositifs qui concernent la santé qui sont les plus innovants et indispensables pour prévenir des risques éventuels [5]. Tout d’abord, il pourrait être intéressant de mettre en place un système de suivi de l’activité ménagère qui peut prévenir de l’état de santé de la personne. En effet, si l’on remarque des signes anormaux telle une rupture du rythme de vie, cela peut être un signe d'une crise à gérer et donc à intervenir. Par exemple, si un malaise ou un accident est détecté, le système pourra alerter des professionnels, personnels de santé ou personnes urgentes à contacter en cas de problèmes. De plus, il est possible d'analyser la santé psychologique de l’individu en évaluant notamment son nombre de visites ou de sorties, afin de prévenir d’un sentiment d’isolement et donc de détresse affective. Ces dispositifs peuvent alors être une alternative aux bien connues vidéosurveillances que certaines personnes assimilent à une intrusion de leur vie privée sous les yeux des caméras.

      Ce maintien à domicile pour la population vieillissante est également un enjeu majeur pour les collectivités locales. De nombreuses collectivités mettent alors en place de nombreuses actions afin de populariser la domotique aux personnes âgées. On peut prendre l’exemple en Corrèze, Creuse, Haute-Vienne et dans le Loir-et-Cher où plusieurs milliers de packs domestiques comprenant des capteurs de mouvements, des alarmes et un boîtier de communication, ont été déployés chez les personnes âgées. Ces packs complets ont été proposés par les services des conseils généraux et ont donc été en partie financés par les collectivités en fonction de leurs ressources. [6]

Mais aussi, aujourd’hui, l’un des domaines les plus demandés dans le monde de la domotique concerne la sécurité des résidents. Les objets connectés au sein de nos maisons sont présentés comme garants d’une certaine protection, et les produits allant en ce sens se multiplient. En effet, en juin 2019, une étude réalisée par l’entreprise Avast et l’Université de Stanford estime qu’à travers le monde entier, en moyenne 40% des ménages possèdent au moins un objet connecté au sein de leur maison [7]. Une statistique qui valide la démocratisation de la domotique. 

II -Rôle des associations

II - Le rôle des associations de consommateurs 

        Également, certaines associations de consommateurs s’engagent à défendre les droits et libertés des utilisateurs face à la nouvelle ère du numérique, comme La Quadrature du Net. Ces associations cherchent à alerter et informer les citoyens en proposant par exemple des analyses juridiques concernant les projets du numérique, proposer des communiqués de presse dans les médias ou encore construire des ateliers de prévention sur les risques du monde numérique en proposant des campagnes de sensibilisation et de mobilisation. L’association la Quadrature du Net est notamment investie dans la protection des données : elle a par exemple participé à l’élaboration de la RGPD dès 2013 afin de “repousser les demandes de l’industrie des données et de renforcer la protection de nos données”. [8] L’association se questionne sur l’influence mutuelle de la société et du monde du numérique, qui lutte pour un Internet à la fois libre, décentralisé et émancipateur.

III - Entretien
III - Et d'un point de vue philosophique ? 

Après avoir effectué un bon nombre de recherches, nous pensions que nous pouvions aller plus loin dans la réflexion autour de l'utilisation de la domotique chez les consommateurs. Nous avons donc eu l'occasion d'échanger avec Dominique POITEVIN, docteur en philosophie, afin de découvrir son point de vue sur l’impact social que peut avoir l’essor des nouvelles technologies liées à la domotique. Nos questions étaient nombreuses : la domotique engendre-t-elle une fin de notre intimité, peut-elle engendrer des inégalités sociales ou encore peut-elle participer à un bon mode vie ? Si vous souhaitez en savoir plus sur ces interrogations, Mr POITEVIN nous livre son point de vue au cours d'un entretien complet et enrichissant que vous retrouverez juste ici.

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