LA NAISSANCE DES OBJETS
En 2018, le marché de la maison connectée en France s’élevait à 1,2 milliard € soit 50% de plus qu’en 2017, selon l’étude de Xerfi Precepta [1]. Ce marché en expansion a permis la création de nombreuses entreprises qui ont su s’adapter à la demande du consommateur. Nous allons voir pourquoi ces entreprises ont décidé d’investir dans ce secteur qui peine à décoller. Entre alliance, choix et compromis, nous verrons comment ces entreprises tentent de tirer des bénéfices de ce secteur, de faire évoluer ce marché vers une plus grande démocratisation et de devenir des géants de la domotique.
I - L’enceinte connectée, le cœur de la domotique
Pour pouvoir être concurrentiel et se développer, les nouvelles entreprises doivent bien souvent conclure des partenariats. Le plus commun est celui qui est fait avec un agrégateur. Ce dernier offre une plateforme qui permet d’avoir une vue d’ensemble de ses objets connectés. Ils permettent de faire fonctionner tous les objets en une seule application mobile.
Illustration 2 : Enceinte connectée Echo d'Amazon, image d'Amazon.fr
Exactement, d’ailleurs grâce à nous il est possible de piloter sa maison à la voix car nous proposons des enceintes connectées. Ce sont des technologies très difficiles et longues à mettre en place, c’est pourquoi seuls les géants de la technologie en possèdent une, comme Alexa, l’assistant vocal du géant américain Amazon. Le groupe revendiquait ainsi, fin 2018, l’intégration de son assistant vocal dans 100 millions d’appareils dans le monde [2].
En effet, l’enceinte connectée est devenue l’élément central de la maison connectée. D’après les informations fournies par la société Strategy Analytics, En 2019, les achats d’enceintes connectées dans le monde ont dépassé les 146 millions d’unités, ce qui correspond à une croissance de 70 % par rapport à 2018 [3]. Il est donc très important pour les entreprises que leurs modèles soient compatibles avec ces enceintes.
Cependant, comme toute technologie, les enceintes connectées comportent elles aussi des risques. D'après l’étude du CSA et de l’Hadopi de 2019, près de deux tiers des français affirment que ces technologies constituent “une menace à leur vie privée” [4]. Ces inquiétudes ne sont pas injustifiées lorsque l’on sait que cela devient la nouvelle cible des hackers pour obtenir des informations particulières. Mais aussi ce sont les premiers concernés qui ne respectent pas toujours leur contrat : en 2019 les principaux constructeurs ont été accusés d’abus du traitement des données. [5]
II - Les écosystèmes de la domotique
Le développement d’une entreprise de la domotique passe également par sa diversification. En effet, pour devenir leader de ce marché les entreprises font parfois le choix d’étendre leur gamme de produit en rachetant une plus petite entreprise (souvent une startup) afin d’en faire une filiale ou de passer des accords avec les architectes de l’immobilier.
Cet achat est également bénéfique pour la petite entreprise car cela lui permet de lui assurer un avenir bien qu’elle ne soit plus indépendante. Par exemple, en 2018, Legrand, entreprise spécialisée dans les infrastructures électriques, fait l'acquisition de Netatmo [6], une start-up des objets connectés.
Illustration 3 : Alliance d'entreprises, réalisée sur paint.net
Et c’est ainsi que les entreprises et les Start-ups ont pu conquérir un marché de la domotique ! En 2013, l’entreprise toulousaine Expert-Domotic [7] constate un retard dans le domaine de la domotique et l’explique avec trois idées : la domotique était jugée comme “non nécessaire”, réservée à une population riche et les électriciens n’étaient pas formés pour proposer de la domotique. Ainsi le marché de la domotique aurait été restreint à une population qui faisait vivre les domoticiens. Ce marché était alors vital pour les entreprises productrices d’objets connectés et on peut alors comprendre que les entreprises ont eu tout intérêt à étendre ce marché. Pourquoi payer plus pour peu d’intérêt ?
Ainsi, les entreprises ont dû séduire les architectes avec des écosystèmes simples, pratiques et, pour certains, de plus en plus abordables. Ainsi la domotique s’est fait connaître, nous avons été formés à la domotique et pour proposer de la domotique.
Certes toutes les données récoltées ne sont pas vendues mais les constructeurs les utilisent pour mieux comprendre les habitudes des consommateurs et leur proposer des publicités ciblées. De plus, la publicité ciblée a déjà été source de polémiques au cœur de la vie numérique. Les associations de consommateurs telles que La Quadrature du Net ou NOYB sont préoccupées par la collecte de ces données et de leur utilisation [8]. Elles ont notamment porté plainte devant la CNIL contre les GAFAM concernant le ciblage publicitaire qui n’est pas conforme au RGPD. [9]
Malgré ces préoccupations, pour créer un écosystème durable, une entreprise doit pouvoir proposer à ses utilisateurs une large gamme de produits et/ou de services fonctionnant entre eux, avoir des fonds importants et avoir une enceinte connectée avec son propre assistant vocal. Aujourd’hui, seules 3 entreprises ont réussi à réunir tous ces éléments et donc créer des écosystèmes en domotique : Google, Amazon et Apple. Ces 3 géants sont en concurrence sur le marché de la domotique, notamment sur le commerce de l’enceinte connectée qui reste le plus gros enjeu pour eux, comme le montre l'illustration 3 [10] :
Illustration 4 : Les enceintes connectées les plus populaires de France, de statista.com
Pour permettre un recyclage en plus grande quantité et que les déchets soient de moins en moins enfouis il faut pratiquer “l’écoconception”, c’est-à-dire produire des objets tout en respectant le développement durable et en prennant en compte dès la conception, le recyclage.
Il n’est pas toujours facile d’allier le côté écologique et profit car être écoresponsable augmente souvent les coûts. Toutefois l’image de l’entreprise est mise en valeur à travers un aspect plus vert et plus respectueux de l’environnement. Il est donc essentiel de lier différents aspects entre écologie et profit afin de trouver un juste milieu !
Ainsi, nous avons vu que les entreprises sont des organismes à but lucratif, il est donc normal que celles-ci cherchent à tirer des profits lors des actions qu’elles réalisent.
III - La domotique qui divise
Malgré son essor, la domotique ne fait pas l'unanimité parmi les entreprises. Certaines ont fait volontairement le choix de ne pas investir ce domaine. Nous avons pu recueillir le témoignage de Dany Gendre, un ingénieur travaillant dans une entreprise de produits électroménagers (entreprise S20 industries). En effet, ces produits (lave-vaisselle, cafetière, robot de cuisine…) sont des parties indispensables d’une maison. De plus, ces derniers ont la possibilité d’être des produits connectés donc de s’intégrer dans une solution domotique. Pour découvrir sa vision des objets connectés dans la maison cliquez-ici.